Découvrez la deuxième partie de l’interview avec Ninon Petras studio. Elle vous explique comment ranger et optimiser votre intérieur. Vous verrez que la déco seconde main occupe une place importante dans son appartement !
Recommandez-vous d’acheter uniquement de la déco seconde main ?
Je trouve que c'est important de consommer autrement. C'est un sujet qui est de plus en plus d'actualité dans le contexte actuel. Acheter de la déco seconde main est un avantage au niveau du prix. Cela permet d'acheter des pièces de qualité qui ont une valeur esthétique. Nous avons des objets uniques, qui ont une histoire. Ce ne sont pas des objets qui sortent d'une usine toute faite. Mais nuance, nous ne trouvons pas tout dans la déco seconde main. Il n'y a pas que des belles choses, il faut alterner le neuf et l'ancien. Il faut alterner les différents styles et choisir des choses qui nous plaisent vraiment.
Faut-il aller dans une brocante pour trouver de la déco seconde main avec la même optique qu'en magasin ?
Si nous allons dans une brocante avec une idée en tête, nous ne trouvons presque jamais ce que l'on cherche. Je recommande plutôt de rester ouvert d'esprit et de fouiller. Ce n'est souvent pas très bien rangé dans ces endroits, n’ayez pas peur. Ça marche au coup de cœur. Nous pouvons trouver des choses dont nous n'avions pas forcément besoin. C'est comme ça qu'on fait de belles découvertes. J'ai rarement trouvé ce que je cherchais lorsque j’allais à Emmaus avec un besoin particulier. C'est pour cela que c'est un processus assez long. Il faut prendre son temps pour trouver ce qu'il nous faut. Sinon on peut vite être frustré. Il faut trouver un juste milieu.
Bien sûr que c'est plus simple d'aller acheter une table en magasin ou de commander quelque chose sur Internet. Je le fais aussi quand j'ai des besoins. Mais, j'essaie de privilégier la déco seconde main, pour le côté écologique et esthétique.
J'aime l'histoire que les pièces racontent. C'est vraiment cela qui vient créer une ambiance personnalisée et unique dans un appartement. L'écologie est quelque chose à laquelle je tiens beaucoup. Je trouve que pouvoir acheter de la déco seconde main sans avoir besoin de recréer un produit est un système assez intelligent . Ce n'est pas la solution à tout, mais c'est un geste que les particuliers peuvent faire.
Comment marier l’aspect écologique et le design de la déco seconde main ?
Mon appartement a un style assez « esthétique » mais minimalisme. J'essaie d'investir dans des pièces utiles qui vont me durer dans le temps. Je sais que je vais apprécier mes pièces dans quelques années. C'est la façon dont on les associe qui importe. J'ai un tapis classique dans mon salon avec une table industrielle et un miroir des années 50. J'ai des pièces d'époque et de styles différents. Les mélanger leur apporte un intérêt et les fait sortir de leur contexte. Il ne faut pas avoir peur de bousculer les codes. Je trouve cela dommage d'essayer d'aller vers un seul et unique style. C'est dommage de suivre une tendance et d'acheter tous les accessoires qui matchent ensemble. Ça fonctionne, mais on se retrouve facilement avec le même appartement que le voisin ou les photos Pinterest.
Comment adaptez-vous votre style à celui de votre compagnon ?
Mon compagnon me suit dans toutes mes folies et me soutient énormément dans la création de mes vidéos. Il adore la partie brocante. On regarde ensemble et il est aussi content que moi des choses que l’on trouve. Il faut faire des concessions. Il y a des choses qu'il me propose et qui ne me correspondent pas. Parfois, c'est l'inverse.
Quelles sont vos règles à la maison ?
Les règles concernent le rangement. Nous essayons d'avoir nos espaces de rangements distincts dans la chambre. Nous avons chacun une partie dressing. Chacun est maître de ses affaires. C'est important d’avoir un espace pour s'exprimer. On a des lieux de rangement en commun . Dans le salon, nous avons des tiroirs où nous avons mis des boîtes uniformes avec des étiquettes. Nous savons ce que nous trouvons à l'intérieur. C'est une très bonne solution pour les gens qui ne sont pas organisés ou qui n'ont pas de place. En étiquetant les choses, on sait où trouver nos affaires et ou les ranger.
Comment feriez-vous si votre compagnon n’était pas si ordonné que vous ?
Il faut faire la part des choses et faire des concessions. Il ne faut pas oublier que lorsque nous décidons d’habiter à deux, c’est aussi pour partager les points négatifs. Nous ne pouvons pas avoir les mêmes valeurs et les mêmes façons de fonctionner. L’idéal est d’avoir des espaces communs que nous contrôlons à deux. Mais n’ayez pas la main mise sur toutes les pièces et m2 de l’appartement. Votre compagnon ou colocataire aura plus envie de ranger les choses importantes si vous cédez sur certaines choses. Je laisse à mon compagnon une partie de la chambre. C’est le bazar, mais ce n’est pas grave. En échange, il fait plus d’effort pour ranger les parties communes. Il sait que c’est important pour moi de vivre et travailler dans un appartement qui est bien rangé.
Comment ne pas se démotiver en plein milieu de son processus de rangement ?
En général, faire un ménage de printemps est un processus assez long. Pour commencer, il ne faut pas tout sortir d'un coup, mais commencer pièce par pièce. On se fixe un objectif dans la journée. Ainsi, on ne se lasse pas du rangement au bout de deux heures ni au bout de deux jours. S'il s'agit de quelque chose de contraignant à ranger, j'essaie d'étaler la tâche et de ne pas tout faire d'un coup. Les personnes se rendent vite compte à quel point ranger et bouger les choses à un impact positif. À la fin du processus, on se sent beaucoup plus à l'aise chez soi.
Quel est l’espace le plus difficile à organiser pour vous ? Quelle est votre astuce ?
Dans l'appartement nous avons une cuisine qui n'est pas très grande. Nous aimons beaucoup cuisiner. Donc, nous avons beaucoup d'ustensiles. Nous avons essayé d'épurer et de garder vraiment ce qui est utile au quotidien. Nous avons acheté des mini-étagères que nous avons mises en place au moment de l'aménagement. Cela permet de créer des étagères supplémentaires dans les placards et d'optimiser leur hauteur. Nous avons minimisé les choses que nous avions. Pour cela il faut se demander si nous avons vraiment besoin d'avoir autant d'outils. Il faut regarder ce qui est essentiel.
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Comment faites-vous un choix lorsqu’il est question de garder et jeter ?
Je suis adepte de la méthode Marie Kondo . Je l'ai mis en place depuis plusieurs années. J'ai lu son livre dès qu'elle l'avait publié. Le principe est de se poser les questions suivantes : Est-ce que j'en ai besoin ? Est-ce que cet objet me plaît ? Et est-ce qu'il est utilisé au quotidien ? Quand j'ai envie de faire le tri, je prends mes objets et mes vêtements et je me pose toutes ces questions. Je m'efforce pour ne pas avoir d'attachement matériel.
Je pense que les personnes ont du mal à trier, car ils partent du principe qu'ils ont acheté l'objet. Mais c'est une bonne chose de le prendre en compte. Peut-être que la prochaine fois la personne évitera de faire le même type d'achat. Il faut savoir se détacher des possessions. Ce ne sont que des objets. On se sent mieux lorsque nous en avons moins. Nous apprécions davantage les objets qui nous restent.
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Propos recueillis par Imane Charkaoui
Mise en forme par Coralie Mottu